Sans sous-verre et à ciel ouvert
Je me suis toujours intéressé à ces cimaises qui ne sont pas coincées entre quatre murs et qui ne sentent pas le renfermé !Il existe effectivement un véritable vivier de l'expression libre! Ma première exposition, au début des années 90, fut consacrée au graffiti sur support végétal (un petit extrait est visible ici ou encore là )
Ce qui m'importe d'abord dans ce mode d'expression, c'est le support (sa nature et sa matière) comme le soulignait à juste titre un certain Roland Barthes : " On sait bien que ce qui fait le graffiti, ce n'est pas à vrai dire ni l'inscription, ni son message, c'est le mur, le fond, la table..."(L'obvie et l'obtus, 1982, page 154).
Ce qui me fascine également c'est le plus souvent le caractère hybride de ces incisions, de ces inscriptions, de ces dessins...Ils mélangent volontiers caractères arabes et latins, sacré et profane et foisonnent de clins d'oeil interculturels ( par exemple les images où l'on voit des héros de bande dessinée ou de la mythologie dans un décor de cité orientale avec coupole de mausolée.)...etc.
Les images qui vont suivre sont issues de ma dernière virée à Azemmour sur la côte atlantique marocaine. Je vous invite à cliquer dessus pour les apprécier en grand!
Parfois, la main de l'Homme n' y est pour rien dans le tableau offert à nos yeux et qui porte la signature évidente des ravages du temps :
Mais là c'est un autre paradigme ouvert à notre imagination! Je cède la plume pour clore mon propos à Jean Rostand qui nous disait justement : " Nous savons, désormais, qu'en tout coin de nature se cache une réserve inépuisable de belle surprise, et toujours prête à fournir à notre regard le spectacle dont il sera digne. En nous dévoilant ainsi "une infra nature" insoupçonnée, on nous donne de nouveaux prétextes à regarder autour de nous..."
•