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Too Banal
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13 mai 2008

La septième face du dé

"L'image, écrit Yves Bonnefoy, produit de l'imaginaire, elle se prête à nos rêves et la photographie, qui est aussi une image, est donc moins la reproduction du monde que le point où celui-ci comme tel est "réfracté" par le songe, le carrefour où nous pourrons décider de lui préférer notre "moi" avec ses mythologies, ses pénuries, ses fantasmes." Une photo peut ainsi ouvrir sur le mystère et par là même s'ouvrir et ne plus risquer d'être unaire. L'évolution de Doisneau est, à cet égard, intéressante: "Avant, mon appareil de photo était un piège à images, écrit-il. Mes photos[...]étaient complètement fermées, prêtes à regarder, avec un début et une fin. Maintenant, mes clichés sont ouverts, ils s'efforcent d'évoquer un décor plutôt que de le décrire. Je n'impose plus une photographie, je la suggère et laisse les gens faire un bout de chemin avec. L'image est en kit, c'est à eux de la monter." Doisneau décrit donc le passage d'une imagination reproductrice à une imagination créatrice: il reprend, presque terme à terme, les réflexions de Bachelard et de Blanchot. Il y a art quand il y a imaginaire et liberté pour le créateur et pour le récepteur. Alors la photo peut être mystère: Joseph Sudek avait une formule qui éclaire bien cette position sur l'art et la photographie: "Raconter des histoires avec des objets inanimés, suggérer un mystère: la septième face du dé"

François Soulages, Esthétique de la photographie, Armand Colin, 2005, page 179

fissureW

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Commentaires
T
de réponse au mail que je t'ai adressé. je mets le livre à ta disposition. A bientôt...
I
Dans le même ordre de votre idée, Baudelaire dans "Le Salon de 1859" déplore la "paresse d'imagination" des peintres qui les empêche d'atteindre la vérité en Art parce qu'ils ignorent le mentir-vrai. Baudelaire conclut par ces lignes: "Je désire être ramené vers les dioramas dont la magie brutale et énorme sait m'imposer une utile illusion. Je préfère contempler quelques décors de théâtre, où je trouve artistement exprimés et tragiquement concentrés mes rêves les plus chers. Ces choses, parce qu'elles sont fausses, sont infiniment plus près du vrai; tandis que la plupart de nos paysagistes sont menteurs, justement parce qu'ils ont négligé de mentir."
C
Merci... Parfois, je laisse mon nom sur certaines photos... Mais c'est pas par égo, seulement, j'aimerais peut-être utiliser professionnellement mes photos un jour.
T
les deux liens que tu as laissés. Je préfère le premier.<br /> Je ne suis pas fan des champs de course et de l'équitation...<br /> J'ai toujours aimé voir les chevaux en liberté totale et je ne comprends pas ce "sport". Mais je comprends très bien que certains adorent monter à cheval!
P
Ici c'est un libre service! Prends ce qui te plaît!<br /> T'as remarqué que les images ne portent aucune indication de copy right et c'est exprès.<br /> En général, j'estime que ce qui prime dans un blog c'est le partage. Et je vous avoue que lorsque je tombe sur un blog dans lequel les images portent comme une grosse tache le nom de l'auteur (à l'ego démesuré) de la photo qui nous signifie ainsi :"attention! chasse gardée"...et bien je change illico de blog...<br /> A bientôt...
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